La vie autrefois : l'église et la vie religieuse au village
L’Eglise, du moins selon l’architecture qu’elle présente encore actuellement, date de 1647 ( une inscription sur la façade porte cette date. Le bénitier porte la date de 1771. Elle était dédiée à Notre Dame des Grâces, et pour longtemps considérée « Cappellania ». Le prêtre qui la desservait habitait sur la place en permanence et portait le titre de «Rettore» (Recteur).
En l’état actuel de mes recherches, il résulte du legs fait par Ludovic Richier à l’église de Mollières en 1734 que cette Chapelle avait statut d’établissement, et l’église portait déjà le nom de M.V. Assunta qu’elle conserve encore actuellement.
A l’occasion des recherches que j’ai faites pour établir la généalogie de ma famille, je me rappelle avoir remarqué un acte de naissance-baptème daté de 1727. Je regrette de n’avoir pas pris à cette époque des notes, qui seraient aujourd’hui précieuses. Je ne pouvais alors prévoir le désastre subi ensuite par le village, et quand ce désastre s’est dessiné à l’horizon, nous avions bien d’autres préoccupations.
En 1805, l’église de Mollières fut élevée au rang de Paroisse par le décret de Mons. Colonna d’Istria, Evêque de Nice. La paroisse comprenait, outre le village proprement dit, les Hameaux de Le Duch, Spras , et Pierre Blanche, se trouvant en aval le long du vallon, dont l’ensemble était désigné par le nom Liouma.
La paroisse de Mollières a appartenu au Diocèse de Nice jusqu’en 1863. A cette époque, à la suite d’un changement de nationalité en rapport au reste du Diocèse par effet du traité franco-sarde de 1861, un réajustement du côté ecclésiastique s’imposait. Par bulle pontificale en date du 24 juillet 1861 et acte consistorial du 17 juin 1863, la Paroisse passait au Diocèse de Cuneo. Mais le démembrement ne devenait effectif que le 31 décembre de la même année, après le Royal Exequatur du 26 décembre.
En 1871, comme il apparaît d’ailleurs sur la stelle sur le côté droit en entrant dans l’église, celle-ci a été reconsacrée par Mons. Andrea Formica, évêque de Cuneo.
L’extérieur a totalement été saccagé par une « rénovation » aberrante : on a voulu mettre à nu les pierres en les jointoyant de surcroît avec un mortier lie-de-vin qui ne correspond ni à la tradition ni à une couleur naturelle que l’on puisse trouver sur le site. La façade a toujours été enduite et badigeonnée à la chaux (comme la majorité des façades des maisons), blanche à l’origine, bleue lors d’une peinture d’entretien au début du XXè siècle. Elle comportait au XIXè siècle un cadran solaire en son milieu, comme on peut le remarquer sur une photo de 1896 (voir nos galeries de photos : Mollières autrefois), ce qui marque un souci de décoration et de prestige chez les habitants d’alors, tout montagnards qu’ils étaient. Une stèle fixée en façade porte les noms des jeunes Molliérois tombés au combat lors des deux guerres. Les soldats mobilisés de 1939-45 ont presque tous perdu la vie sur le front russe en 1943 et leur corps y est resté... Cette stèle révèle de manière émouvante le lourd tribut payé lors de ces deux conflits par une petite population montagnarde comme celle de Mollières .
On appréciera la richesse du travail d’ébénisterie de la porte à multiples panneaux.
L’intérieur a aussi subi des peintures successives. La couleur actuelle, crème, a recouvert un badigeon gris bleuté, agrémenté de nombreux motifs décoratifs. On y observera le bénitier à droite en entrant, les tableaux ornant les chapelles latérales de Saint-Maurice à gauche, de Saint-Joseph à droite. On appréciera surtout le caractère monumental du retable, avec ses bois sculptés, colorés ou dorés, et son tableau central représentant la Vierge en majesté (à qui est consacrée l’église). Ce tableau émane de l’Ecole de peinture de Florence et comporte une qualité artistique certaine. On imagine les démarches et les dépenses qu’ont dû faire les Molliérois d’alors. Bois ornés et tableau ont été, du fait de leur valeur, entièrement restaurés par les Beaux-Arts en 2003. Cet ensemble imposant et d’une richesse rare dans un petit village aussi reculé témoigne sans doute de l’opulence qui a pu s’y déployer à certaine époque, mais aussi de la volonté et de la fierté des hommes qui y ont vécu. La galerie en bois au fond de l’église et la chaire surmontant le confessionnal, en bois travaillé, complètent la richesse de cette église aux vastes proportions.
En l’état actuel de mes recherches, il résulte du legs fait par Ludovic Richier à l’église de Mollières en 1734 que cette Chapelle avait statut d’établissement, et l’église portait déjà le nom de M.V. Assunta qu’elle conserve encore actuellement.
A l’occasion des recherches que j’ai faites pour établir la généalogie de ma famille, je me rappelle avoir remarqué un acte de naissance-baptème daté de 1727. Je regrette de n’avoir pas pris à cette époque des notes, qui seraient aujourd’hui précieuses. Je ne pouvais alors prévoir le désastre subi ensuite par le village, et quand ce désastre s’est dessiné à l’horizon, nous avions bien d’autres préoccupations.
En 1805, l’église de Mollières fut élevée au rang de Paroisse par le décret de Mons. Colonna d’Istria, Evêque de Nice. La paroisse comprenait, outre le village proprement dit, les Hameaux de Le Duch, Spras , et Pierre Blanche, se trouvant en aval le long du vallon, dont l’ensemble était désigné par le nom Liouma.
La paroisse de Mollières a appartenu au Diocèse de Nice jusqu’en 1863. A cette époque, à la suite d’un changement de nationalité en rapport au reste du Diocèse par effet du traité franco-sarde de 1861, un réajustement du côté ecclésiastique s’imposait. Par bulle pontificale en date du 24 juillet 1861 et acte consistorial du 17 juin 1863, la Paroisse passait au Diocèse de Cuneo. Mais le démembrement ne devenait effectif que le 31 décembre de la même année, après le Royal Exequatur du 26 décembre.
En 1871, comme il apparaît d’ailleurs sur la stelle sur le côté droit en entrant dans l’église, celle-ci a été reconsacrée par Mons. Andrea Formica, évêque de Cuneo.
L’extérieur a totalement été saccagé par une « rénovation » aberrante : on a voulu mettre à nu les pierres en les jointoyant de surcroît avec un mortier lie-de-vin qui ne correspond ni à la tradition ni à une couleur naturelle que l’on puisse trouver sur le site. La façade a toujours été enduite et badigeonnée à la chaux (comme la majorité des façades des maisons), blanche à l’origine, bleue lors d’une peinture d’entretien au début du XXè siècle. Elle comportait au XIXè siècle un cadran solaire en son milieu, comme on peut le remarquer sur une photo de 1896 (voir nos galeries de photos : Mollières autrefois), ce qui marque un souci de décoration et de prestige chez les habitants d’alors, tout montagnards qu’ils étaient. Une stèle fixée en façade porte les noms des jeunes Molliérois tombés au combat lors des deux guerres. Les soldats mobilisés de 1939-45 ont presque tous perdu la vie sur le front russe en 1943 et leur corps y est resté... Cette stèle révèle de manière émouvante le lourd tribut payé lors de ces deux conflits par une petite population montagnarde comme celle de Mollières .
On appréciera la richesse du travail d’ébénisterie de la porte à multiples panneaux.
L’intérieur a aussi subi des peintures successives. La couleur actuelle, crème, a recouvert un badigeon gris bleuté, agrémenté de nombreux motifs décoratifs. On y observera le bénitier à droite en entrant, les tableaux ornant les chapelles latérales de Saint-Maurice à gauche, de Saint-Joseph à droite. On appréciera surtout le caractère monumental du retable, avec ses bois sculptés, colorés ou dorés, et son tableau central représentant la Vierge en majesté (à qui est consacrée l’église). Ce tableau émane de l’Ecole de peinture de Florence et comporte une qualité artistique certaine. On imagine les démarches et les dépenses qu’ont dû faire les Molliérois d’alors. Bois ornés et tableau ont été, du fait de leur valeur, entièrement restaurés par les Beaux-Arts en 2003. Cet ensemble imposant et d’une richesse rare dans un petit village aussi reculé témoigne sans doute de l’opulence qui a pu s’y déployer à certaine époque, mais aussi de la volonté et de la fierté des hommes qui y ont vécu. La galerie en bois au fond de l’église et la chaire surmontant le confessionnal, en bois travaillé, complètent la richesse de cette église aux vastes proportions.