Informations utiles et visite guidée du village
Voici quelques informations utiles si vous souhaitez faire un tour à Mollières, afin que votre visite se déroule dans les meilleures conditions et reste un moment inoubliable.
Comment venir ?
A pied, c’est encore le mieux, à tous points de vue. Outre les bienfaits incontestables pour votre santé, vous nous épargnerez les embouteillages et les problèmes de parkings souvent saturés (Nos finances ne nous permettent pas encore de creuser un parking souterrain). De plus, la longueur de la marche multipliera votre plaisir lorsqu’enfin, dans la boucle d’un sentier, entre les mélèzes ou les épicéas, vous verrez se dessiner les premières maisons, surgissant comme un mirage au milieu de tant de beauté.
Par où passer ?
Par où vous voulez ! Tous les chemins mènent à Mollières, et c’est rigoureusement exact ! D’où que vous veniez, même d’Italie, vous trouverez un col pour vous y conduire, parmi lesquels Salèzes (depuis Saint-Martin), la Ferrière ou le Barn (depuis Valdeblore), La Mercière (Isola), le Drous, les Portettes, le Préfouns, Fremamorte (d’Italie), sans oublier la voie naturelle en remontant la rivière depuis Pont-de-Paule si l’on vient de la Tinée : il faut absolument essayer ce parcours pour pouvoir apprécier le charme de cette vallée étroite et verdoyante en aval de Mollières, particulièrement au printemps.
Office de Tourisme de Mollières
Où boire un verre ?
A la fontaine bien sûr, à la santé de toutes les générations qui s’y sont abreuvées. Notons tout de même que des analyses récentes ont décelé dans cette eau un taux d’arsenic supérieur à certaines normes, la rendant officiellement impropre à la consommation ! Pour vous rassurer peut-être, sachez que, en dépit d’une durée de vie moyenne naturellement conforme à celle qui avait cours en ces temps-là, Mollières a abrité au siècle dernier plusieurs octogénaires… Alors, bonne santé !
Vous pourrez aussi vous désaltérer à l’un des multiples ruisseaux que vous rencontrerez en chemin : l’eau y est très fraîche, puisque qu’il s’agit d’eau de fonte des neiges, mais aussi totalement exempte de calcaire, le massif étant granitique : vous vous en rendrez compte si vous faites votre toilette, car le savon aura du mal à se détacher de la peau !
Où manger ?
A l’ombre fraîche d’un mélèze à l’adret, tout en contemplant les merveilles de la nature. Gare toutefois aux taons l’été !
Où dormir ?
Où vous voulez, toute la vallée est à vous pour la nuit, mais attention, la loi du Parc vous oblige à lever le camp au lever du soleil, ce qui compromet évidemment les grasses matinées. N’oubliez pas aussi que si les journées sont très chaudes l’été, les nuits, elles, sont très fraîches !
Que visiter ?
Pour qui sait regarder, ce petit village regorge de curiosités et de témoignages d’une vie montagnarde hautement élaborée, voire riche, et typique des hautes vallées alpines.
L’église : L’extérieur a totalement été saccagé par une « rénovation » aberrante : on a voulu mettre à nu les pierres en les jointoyant de surcroît avec un mortier lie-de-vin qui ne correspond ni à la tradition ni à une couleur naturelle que l’on puisse trouver sur le site. La façade a toujours été enduite et badigeonnée à la chaux (comme la majorité des façades des maisons), blanche à l’origine, bleue lors d’une peinture d’entretien au début du XXè siècle. Elle comportait au XIXè siècle un cadran solaire en son milieu, comme on peut le remarquer sur une photo de 1896 (voir nos galeries de photos), ce qui marque un souci de décoration et de prestige chez les habitants d’alors, tout montagnards qu’ils étaient. Une stèle fixée en façade porte les noms des jeunes Molliérois tombés au combat lors des deux guerres. Plusieurs même sont morts en Russie lors de la guerre de 1914-18. Cette stèle montre qu’une petite population montagnarde comme celle de Mollières en ce temps-là a payé un lourd tribut dans ces deux conflits.
Avant d'entrer, on appréciera la richesse du travail d’ébénisterie de la porte à multiples panneaux.
L’intérieur de l'église a aussi subi des peintures successives. La couleur actuelle, crème, a recouvert un badigeon gris bleuté, agrémenté de nombreux motifs décoratifs. On y observera le bénitier à droite en entrant, les tableaux ornant les chapelles latérales de Saint-Maurice à gauche, de Saint-Joseph à droite. On appréciera surtout le caractère monumental du retable, avec ses bois sculptés, colorés ou dorés, et son tableau central représentant la Vierge en majesté (à qui est consacrée l’église). Ce tableau émane de l’Ecole de peinture de Florence et comporte une qualité artistique certaine. On imagine les démarches et les dépenses qu’ont dû faire les Molliérois d’alors. Bois ornés et tableau ont été, du fait de leur valeur, entièrement restaurés par les Beaux-Arts en 2003. Cet ensemble imposant et d’une richesse rare dans un petit village aussi reculé témoigne sans doute de l’opulence qui a pu s’y déployer à certaine époque, mais aussi de la volonté et de la fierté des hommes qui y ont vécu. La galerie en bois au fond de l’église et la chaire surmontant le confessionnal, en bois travaillé, complètent la richesse de cette église aux vastes proportions.
La fontaine : C’est un abri spacieux qui se dresse à l’extrémité est de la place ; c’est un lieu majeur de la convivialité villageoise : on peut s’y abriter en cas d’intempérie, on s’y retrouve et on y bavarde en faisant la queue pour remplir son seau (on n’y avait pas jadis l’eau courante chez soi). Le tronc d’arbre creusé est récent, il a été régulièrement remplacé, mais il a toujours existé : on y abreuvait les bêtes, surtout les vaches au retour du pâturage, ainsi que les mules et ânes.
Le four : Autre équipement collectif d’importance, c’était le four commun. Il se trouve à la même extrémité de la place, près de la fontaine.(Demandez la clé s’il est fermé). Si, à l’origine, chaque maison était dotée d’un petit four familial pour y cuire le pain, les Molliérois ont su encore une fois faire preuve d’esprit collectif et d’organisation pour se cotiser et fournir leurs bras afin de le construire. La porte en pierre du four proprement dit porte la date (1926) et l’origine (Biot) du four venu remplacer le premier qui s’était trop détérioré. On observera ses grandes dimensions et la qualité des pierres qui le constituent.
Le moulin : Immédiatement en contrebas de la place. La salle de moulinage se trouve au premier niveau. (On peut visiter en demandant la clé). L’appareillage est quasiment intact : la meule d’origine est toujours en place, comme certains instruments en métal ainsi que le mécanisme, tout ce qui a pu résister aux flammes. Les parties en bois ayant brûlé, elles ont été reconstituées. En faisant le tour du bâtiment, on pourra apercevoir sous le moulin la grande roue en fonte qui était mue par l’eau d’un canal souterrain. La dimension et le poids probable d’une telle roue ne manquent pas d’impressionner. On peut imaginer aussi ce qu’elle a dû coûter aux villageois, sans oublier le problème du transport, selon les moyens de l’époque. Chaque famille faisait tourner le moulin pour moudre son grain pour l’année : il s’agissait principalement de seigle (céréale supportant l’altitude) dont on faisait le pain, base de l’alimentation.
La scierie : On aperçoit ses bâtiments en dessous du village, près de la rivière. On distingue encore quelques lourdes machines en fonte rouillées. La scierie fonctionnait avec la force de l’eau qui venait par un canal souterrain depuis la place. Cette scierie n’était pas un équipement commun, mais avait été construite au tout début du XXè siècle par un entrepreneur extérieur. L’entreprise a échoué et une grande partie des équipements a été abandonnée sur place.
Le cimetière : A l’extrémité du village, en aval. On distingue mal les tombes, puisque aucune forme de tombeau n’était alors pratiquée : on recouvrait tout simplement de terre. Toutefois, on peut remarquer encore, accrochées aux murs, quelques couronnes en fer, qui rappellent l’usage d’avant la guerre. Sur l’un des côtés, un monument portant le nom de soldats italiens signale l’hommage national rendu aux combattants de la guerre de 1939-45 tombés sur les hauteurs de Mollières. Leurs corps ont toutefois été rapatriés.
Les façades des maisons : Les maisons les plus anciennes étaient en pierre brute, sans crépi. Elles remontent aux XVIIIè et XVIIè siècles, si ce n’est plus tôt. Les premières maisons, celles de la fondation du village (XVIè siècle ?) rangées côte à côte le long du chemin qui part de la place en direction du cimetière, en aval, forment le noyau de départ du village. Mais au XIXè siècle, la pratique change, peut-être même avant : toutes les maisons sont alors recouvertes de crépi, à la fois pour protéger les murs et par souci d’esthétique. La règle est claire et générale : le premier niveau, celui des granges, porte un crépi grossier et brut, vaguement gris-jaunâtre. L’étage supérieur, au niveau de l’habitation, est recouvert d’un crépi lissé et badigeonné à la chaux colorée. En parcourant le village – mais aussi le hameau de Torté, à environ un kilomètre en amont, visible depuis la place – on peut encore distinguer des façades badigeonnées en rose, en jaune, en bleu, principalement. On peut même deviner sur certains pans de murs des couleurs successives différentes. Mais on peut surtout observer sur la couleur de fond des motifs décoratifs : des pierres d’angle en trompe-l’œil et de nombreuses rosaces et motifs géométiques. Ces traces témoignent de la prospérité relative qu’a connue le village au XIXè siècle ainsi que du goût de ces montagnards pour la décoration et l’apparat : ils avaient en somme souhaité mettre des couleurs dans leur environnement. Cela montre aussi que les Molliérois étaient curieux et instruits des modes qui se pratiquaient en dehors de chez eux, puisqu’on trouve ces façades colorées dans tout le massif alpin. Alors, par quelle aberration le Parc National du Mercantour veut-il imposer aujourd’hui pour les reconstructions de ruines des murs à pierres apparentes, alors même que la tendance actuellement est à restaurer systématiquement ces façades colorées partout ailleurs sous leur forme d’origine ?
Il faut enfin dire un mot sur les toitures : le matériau roi était ici naturellement le bois. Toutes les toitures étaient constituées de planches de mélèze, bois imputrescible, très dur et de grande longévité. Les planches étaient prises au cœur de la bille et séchées durant de longues années, évidemment. L’incendie de 1944 ayant anéanti toutes les toitures, les maisons reconstruites aussitôt après la guerre par l’Etat ont été recouvertes de tôles ondulées, ce qui coûtait le moins cher ; plus tard, certains particuliers ont utilisé le fibrociment ; depuis quelques années, par commodité encore, on construit des toits en tôles à bacs en acier de diverses couleurs ; le Parc exige désormais que toute nouvelle toiture soit recouverte de planches de mélèze décoratives, mais celles-ci, de mauvaise qualité et sans recouvrement entre elles, ne tardent pas à se vriller et à bâiller, comme on le voit déjà sur l’église…
Pour nous contacter, nous soutenir, nous apporter des informations complémentaires, des documents, des photos, vos témoignages ou vos impressions, qui seront toujours les bienvenus et nous permettront d’enrichir ce site des vrais amoureux de Mollières, ou pour nous adresser vos questions...
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Comment venir ?
A pied, c’est encore le mieux, à tous points de vue. Outre les bienfaits incontestables pour votre santé, vous nous épargnerez les embouteillages et les problèmes de parkings souvent saturés (Nos finances ne nous permettent pas encore de creuser un parking souterrain). De plus, la longueur de la marche multipliera votre plaisir lorsqu’enfin, dans la boucle d’un sentier, entre les mélèzes ou les épicéas, vous verrez se dessiner les premières maisons, surgissant comme un mirage au milieu de tant de beauté.
Par où passer ?
Par où vous voulez ! Tous les chemins mènent à Mollières, et c’est rigoureusement exact ! D’où que vous veniez, même d’Italie, vous trouverez un col pour vous y conduire, parmi lesquels Salèzes (depuis Saint-Martin), la Ferrière ou le Barn (depuis Valdeblore), La Mercière (Isola), le Drous, les Portettes, le Préfouns, Fremamorte (d’Italie), sans oublier la voie naturelle en remontant la rivière depuis Pont-de-Paule si l’on vient de la Tinée : il faut absolument essayer ce parcours pour pouvoir apprécier le charme de cette vallée étroite et verdoyante en aval de Mollières, particulièrement au printemps.
Office de Tourisme de Mollières
Où boire un verre ?
A la fontaine bien sûr, à la santé de toutes les générations qui s’y sont abreuvées. Notons tout de même que des analyses récentes ont décelé dans cette eau un taux d’arsenic supérieur à certaines normes, la rendant officiellement impropre à la consommation ! Pour vous rassurer peut-être, sachez que, en dépit d’une durée de vie moyenne naturellement conforme à celle qui avait cours en ces temps-là, Mollières a abrité au siècle dernier plusieurs octogénaires… Alors, bonne santé !
Vous pourrez aussi vous désaltérer à l’un des multiples ruisseaux que vous rencontrerez en chemin : l’eau y est très fraîche, puisque qu’il s’agit d’eau de fonte des neiges, mais aussi totalement exempte de calcaire, le massif étant granitique : vous vous en rendrez compte si vous faites votre toilette, car le savon aura du mal à se détacher de la peau !
Où manger ?
A l’ombre fraîche d’un mélèze à l’adret, tout en contemplant les merveilles de la nature. Gare toutefois aux taons l’été !
Où dormir ?
Où vous voulez, toute la vallée est à vous pour la nuit, mais attention, la loi du Parc vous oblige à lever le camp au lever du soleil, ce qui compromet évidemment les grasses matinées. N’oubliez pas aussi que si les journées sont très chaudes l’été, les nuits, elles, sont très fraîches !
Que visiter ?
Pour qui sait regarder, ce petit village regorge de curiosités et de témoignages d’une vie montagnarde hautement élaborée, voire riche, et typique des hautes vallées alpines.
L’église : L’extérieur a totalement été saccagé par une « rénovation » aberrante : on a voulu mettre à nu les pierres en les jointoyant de surcroît avec un mortier lie-de-vin qui ne correspond ni à la tradition ni à une couleur naturelle que l’on puisse trouver sur le site. La façade a toujours été enduite et badigeonnée à la chaux (comme la majorité des façades des maisons), blanche à l’origine, bleue lors d’une peinture d’entretien au début du XXè siècle. Elle comportait au XIXè siècle un cadran solaire en son milieu, comme on peut le remarquer sur une photo de 1896 (voir nos galeries de photos), ce qui marque un souci de décoration et de prestige chez les habitants d’alors, tout montagnards qu’ils étaient. Une stèle fixée en façade porte les noms des jeunes Molliérois tombés au combat lors des deux guerres. Plusieurs même sont morts en Russie lors de la guerre de 1914-18. Cette stèle montre qu’une petite population montagnarde comme celle de Mollières en ce temps-là a payé un lourd tribut dans ces deux conflits.
Avant d'entrer, on appréciera la richesse du travail d’ébénisterie de la porte à multiples panneaux.
L’intérieur de l'église a aussi subi des peintures successives. La couleur actuelle, crème, a recouvert un badigeon gris bleuté, agrémenté de nombreux motifs décoratifs. On y observera le bénitier à droite en entrant, les tableaux ornant les chapelles latérales de Saint-Maurice à gauche, de Saint-Joseph à droite. On appréciera surtout le caractère monumental du retable, avec ses bois sculptés, colorés ou dorés, et son tableau central représentant la Vierge en majesté (à qui est consacrée l’église). Ce tableau émane de l’Ecole de peinture de Florence et comporte une qualité artistique certaine. On imagine les démarches et les dépenses qu’ont dû faire les Molliérois d’alors. Bois ornés et tableau ont été, du fait de leur valeur, entièrement restaurés par les Beaux-Arts en 2003. Cet ensemble imposant et d’une richesse rare dans un petit village aussi reculé témoigne sans doute de l’opulence qui a pu s’y déployer à certaine époque, mais aussi de la volonté et de la fierté des hommes qui y ont vécu. La galerie en bois au fond de l’église et la chaire surmontant le confessionnal, en bois travaillé, complètent la richesse de cette église aux vastes proportions.
La fontaine : C’est un abri spacieux qui se dresse à l’extrémité est de la place ; c’est un lieu majeur de la convivialité villageoise : on peut s’y abriter en cas d’intempérie, on s’y retrouve et on y bavarde en faisant la queue pour remplir son seau (on n’y avait pas jadis l’eau courante chez soi). Le tronc d’arbre creusé est récent, il a été régulièrement remplacé, mais il a toujours existé : on y abreuvait les bêtes, surtout les vaches au retour du pâturage, ainsi que les mules et ânes.
Le four : Autre équipement collectif d’importance, c’était le four commun. Il se trouve à la même extrémité de la place, près de la fontaine.(Demandez la clé s’il est fermé). Si, à l’origine, chaque maison était dotée d’un petit four familial pour y cuire le pain, les Molliérois ont su encore une fois faire preuve d’esprit collectif et d’organisation pour se cotiser et fournir leurs bras afin de le construire. La porte en pierre du four proprement dit porte la date (1926) et l’origine (Biot) du four venu remplacer le premier qui s’était trop détérioré. On observera ses grandes dimensions et la qualité des pierres qui le constituent.
Le moulin : Immédiatement en contrebas de la place. La salle de moulinage se trouve au premier niveau. (On peut visiter en demandant la clé). L’appareillage est quasiment intact : la meule d’origine est toujours en place, comme certains instruments en métal ainsi que le mécanisme, tout ce qui a pu résister aux flammes. Les parties en bois ayant brûlé, elles ont été reconstituées. En faisant le tour du bâtiment, on pourra apercevoir sous le moulin la grande roue en fonte qui était mue par l’eau d’un canal souterrain. La dimension et le poids probable d’une telle roue ne manquent pas d’impressionner. On peut imaginer aussi ce qu’elle a dû coûter aux villageois, sans oublier le problème du transport, selon les moyens de l’époque. Chaque famille faisait tourner le moulin pour moudre son grain pour l’année : il s’agissait principalement de seigle (céréale supportant l’altitude) dont on faisait le pain, base de l’alimentation.
La scierie : On aperçoit ses bâtiments en dessous du village, près de la rivière. On distingue encore quelques lourdes machines en fonte rouillées. La scierie fonctionnait avec la force de l’eau qui venait par un canal souterrain depuis la place. Cette scierie n’était pas un équipement commun, mais avait été construite au tout début du XXè siècle par un entrepreneur extérieur. L’entreprise a échoué et une grande partie des équipements a été abandonnée sur place.
Le cimetière : A l’extrémité du village, en aval. On distingue mal les tombes, puisque aucune forme de tombeau n’était alors pratiquée : on recouvrait tout simplement de terre. Toutefois, on peut remarquer encore, accrochées aux murs, quelques couronnes en fer, qui rappellent l’usage d’avant la guerre. Sur l’un des côtés, un monument portant le nom de soldats italiens signale l’hommage national rendu aux combattants de la guerre de 1939-45 tombés sur les hauteurs de Mollières. Leurs corps ont toutefois été rapatriés.
Les façades des maisons : Les maisons les plus anciennes étaient en pierre brute, sans crépi. Elles remontent aux XVIIIè et XVIIè siècles, si ce n’est plus tôt. Les premières maisons, celles de la fondation du village (XVIè siècle ?) rangées côte à côte le long du chemin qui part de la place en direction du cimetière, en aval, forment le noyau de départ du village. Mais au XIXè siècle, la pratique change, peut-être même avant : toutes les maisons sont alors recouvertes de crépi, à la fois pour protéger les murs et par souci d’esthétique. La règle est claire et générale : le premier niveau, celui des granges, porte un crépi grossier et brut, vaguement gris-jaunâtre. L’étage supérieur, au niveau de l’habitation, est recouvert d’un crépi lissé et badigeonné à la chaux colorée. En parcourant le village – mais aussi le hameau de Torté, à environ un kilomètre en amont, visible depuis la place – on peut encore distinguer des façades badigeonnées en rose, en jaune, en bleu, principalement. On peut même deviner sur certains pans de murs des couleurs successives différentes. Mais on peut surtout observer sur la couleur de fond des motifs décoratifs : des pierres d’angle en trompe-l’œil et de nombreuses rosaces et motifs géométiques. Ces traces témoignent de la prospérité relative qu’a connue le village au XIXè siècle ainsi que du goût de ces montagnards pour la décoration et l’apparat : ils avaient en somme souhaité mettre des couleurs dans leur environnement. Cela montre aussi que les Molliérois étaient curieux et instruits des modes qui se pratiquaient en dehors de chez eux, puisqu’on trouve ces façades colorées dans tout le massif alpin. Alors, par quelle aberration le Parc National du Mercantour veut-il imposer aujourd’hui pour les reconstructions de ruines des murs à pierres apparentes, alors même que la tendance actuellement est à restaurer systématiquement ces façades colorées partout ailleurs sous leur forme d’origine ?
Il faut enfin dire un mot sur les toitures : le matériau roi était ici naturellement le bois. Toutes les toitures étaient constituées de planches de mélèze, bois imputrescible, très dur et de grande longévité. Les planches étaient prises au cœur de la bille et séchées durant de longues années, évidemment. L’incendie de 1944 ayant anéanti toutes les toitures, les maisons reconstruites aussitôt après la guerre par l’Etat ont été recouvertes de tôles ondulées, ce qui coûtait le moins cher ; plus tard, certains particuliers ont utilisé le fibrociment ; depuis quelques années, par commodité encore, on construit des toits en tôles à bacs en acier de diverses couleurs ; le Parc exige désormais que toute nouvelle toiture soit recouverte de planches de mélèze décoratives, mais celles-ci, de mauvaise qualité et sans recouvrement entre elles, ne tardent pas à se vriller et à bâiller, comme on le voit déjà sur l’église…
Pour nous contacter, nous soutenir, nous apporter des informations complémentaires, des documents, des photos, vos témoignages ou vos impressions, qui seront toujours les bienvenus et nous permettront d’enrichir ce site des vrais amoureux de Mollières, ou pour nous adresser vos questions...
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